Dépendance affective et hypersensibilité

Avoir de bonnes relations est un élément vital pour notre équilibre psychique. En effet, se sentir compris(e), accepté(e), respecté(e) ou soutenu(e), aimé(e) et être aimé(e), participe à notre bien-être.

Mais lorsqu'on s'aperçoit, avec les années, que l'on souffre de dépendance affective dotée d'une hypersensibilité immense, tout y est décuplé, prenant une importance à nos yeux.

On a alors ce besoin d’être rassurée sur le plan affectif, que cela soit en amour, en amitié, et on apprête énormément d'attention à ce que l’on nous rend.

Je n'ai pas été épargnée par cette vie que je mène, de par l'enfance chaotique dont j'ai vécu et qui m'a laissé des séquelles, ces fragilités sentimentales qui parfois m'ont fracassé. Me sentant toujours différentes, n'arrivant pas à m'intégrer (peut-être du fait que je changeais tellement de fois d'école). Ayant ce sentiment d'être anormale parce qu'offrir un cadeau semblait bizarre, étrange aux yeux d'autrui et qui pourtant, partait d'un bon sentiment d'attention à mon égard. Cette vision de rejet de par certains proches, de critiques ou de brimades qui m'ont sans doutes laissés avec cette âme fragile, avec un comportement que parfois certain ne comprend.

Mais voilà lorsqu'on est dépendante affectivement, on ne réfléchit pas de cette manière. On offre sans compter, sans arrière pensées, pour montrer à l'autre l'importance qu'il a au sein cette amitié, la place qu'il/elle occupe, ou tout simplement pour recevoir ce sourire qu'on aime recevoir et qui nous montre que l'on existe.

On invite, pour échanger un moment agréable avec cette personne chère à notre cœur ou qu'on estime. On appelle, des heures entières, sans doute pour être rassurer sur des émotions parfois destructrices et dont à ce moment là, on a ce besoin d'être comprise, entendue ou soutenue.

On espère être cette amie, celle que l'on inviterait parce qu'elle est intéressante, gentille ou tout simplement pour ce qu'elle est.

On scrute le moindre signe qui montrerait que cette personne nous aime ou apprécie tel qu'on est.

On tente de montrer, donner à ces personnes, (ce qui à nos yeux méritent d'avoir), tout en faisant émaner ces attentions, parfois incomprises ou même curieuses et dont parfois effraient au point d'en être rejetée ou fuie.

Cela fait longtemps que je me bas avec cette étiquette qui me colle et dont je n'arrive à m'en défaire.

Beaucoup me juge bizarre, dangereuse, anormale ou pire d'une pauvre fille perdue. Je suis parfois cette fille sympa, douce, gentille voir même trop, et lorsque je donne, ce qui vient du cœur et qui pour moi semble normal, les gens fuient, me tournent le dos.

De là, des rumeurs se véhiculent, des messes basses se ruent dans les couloirs, des jugements surgissent, et malgré ce que l'on a pu être où donner, votre image est soudainement salie oubliant l'aide et l'attention qu'elle a su donner.

Être aimée n'est pas chose facile, surtout quand on a toujours été jugée sur ce que l'on est et ce que l'on souhaite parfois voir, cette personne bien, celle qui est comme tout le monde, celle avec qui on aime aller boire un verre et non fuir en la laissant dans un coin.

Cette personne avec qui discuter fait plaisir et non l'éviter par peur d'être jugé(e) parce qu'il y a eu 10 minutes d'échange.

Cette personne à qui on fait la bise sans que d'autres viennent critiquer ce simple geste.

J'aimerai simplement dire qu'être différent, ne fait pas de moi une personne dangereuse, néfaste pour la vie des autres.

Je suis fière de véhiculer mes sentiments tels qu'ils le sont, sans filtre, sans artifices.

D'être authentique dans mes gestes, ainsi que dans mes paroles, apporter et montrer ce que je suis et dont je pense avoir le droit d'être.

Avoir des faiblesses affectives ne permettent pas d'être salie, jugée ou méprisée.

Certes, c'est sans doute difficile à comprendre pour certains, car lorsqu'on a toujours été gratifié dans son enfance, félicité pour ce que l'on accomplissait, aimé pour ce qu'on était, on ne peut comprendre ce comportement et se mettre à la place d'autrui.

Vivre avec une dépenses affective est difficile de nos jours, surtout que l'être humain en grandissant, devient parfois égoïste, beaucoup sont narcissiques, ne s'entourant que de personnes ayant les mêmes idéologies, manières ou comportements. Je ne suis pas sûre que je changerais car effectivement cela est dans ma nature, résultant de mon propre vécu.

Mais changer pour moi, pour ne plus souffrir et subir autant, est devenu important...

M'entourant de bonnes personnes qui accepteront ce que je suis sans en être jugée ou profitant de cette gentillesse pour ensuite bien s'en servir.

En donnant sans doute pas à tous comme j'ai pu le faire car je donnais sans compter, mais donnant aux personnes qui seront reconnaître ces valeurs qui me sont miennes.

Ne pas être aux yeux des gens, cette fille qui semble acheter l'amitié des autres (ce qui d'ailleurs me révulse lorsque j'entends cela).

Ne plus avoir peur de dire "Oui je suis différente et alors"!

Après tout, aimer, n'est est-ce pas vouloir son bonheur, lui montrer son importance à nos yeux? Ne jugeons pas ce qui n'est pas vécu mais apprenons à en connaître d'avantage